Depuis le début de la pandémie de Covid-19, l’intelligence du virus préoccupe les scientifiques. Ses mutations visent à tromper les anticorps et les autres mécanismes de défense produits par l’organisme dans l’objectif instinctif de survivre et de se répandre. Ses variants les plus connus jusqu’à présent proviennent d’Afrique du Sud, du Royaume-Uni, du Brésil et du Japon. Quel est leur pouvoir de contagion ? Représentent-ils une menace pour les personnes qui ont déjà été infectées et vaccinées ? Le point sur les mutations et les conséquences des variants de la Covid-19.

L’inquiétude grandit face aux variants

Les opinions des laboratoires, des médecins et des scientifiques divergent concernant les variants de la Covid-19. L’agence britannique Public Health England a récemment dévoilé que le variant anglais avait muté une nouvelle fois et s’apparentait désormais au variant sud-africain E484K. Or il s’agit précisément du variant qui inquiète le plus la communauté scientifique, principalement à cause de sa forte contagiosité. Les scientifiques craignent que la pandémie ne devienne incontrôlable si ce variant se répand davantage. Bien que l’on parle surtout des mutations britannique, brésilienne et sud-africaine de la covid, on compte actuellement des milliers de variants en circulation dans le monde. Tous se livrent un combat pour s’imposer dans le corps humain, leur hôte privilégié. Cette compétition les incite à développer de nouvelles stratégies pour être plus forts. Autrement dit, pour infecter davantage et le plus longtemps possible.

Une efficacité vaccinale menacée

Face à ce constat, une question s’impose : les vaccins élaborés ou en cours d’élaboration sont-ils efficaces contre tous les variants de la Covid-19 ? Les laboratoires se disent plutôt optimistes, même s’ils sont déjà penchés sur de nouveaux vaccins plus efficaces contre les mutations. Des tests réalisés par des chercheurs de Pfizer et de l’université du Texas indiquent que le vaccin fabriqué par Pfizer et BioNTech résiste contre la plupart des variants de la covid issus du Royaume-Uni et d’Afrique du Sud. Chez Moderna, on affirme que le vaccin produit incite la production d’anticorps qui agissent efficacement contre les variants britannique et sud-africain. Avec cependant un bémol important à signaler : le variant sud-africain diviserait par six le nombre d’anticorps fabriqués sous l’effet du vaccin Moderna. Le vaccin Novavax afficherait un taux d’efficacité de plus de 95 % contre la première souche de la Covid-19, respectivement de 85 % et de 60 % pour les variants britannique et sud-africain.

Que faire face aux mutations ?

S’adapter et vite, car la course contre la montre a depuis longtemps commencé. Plusieurs laboratoires tels que CureVac et GSK ont publiquement annoncé leur coopération pour la mise au point d’un vaccin à ARN messager efficace contre les nouvelles mutations du coronavirus. Ils tiendront compte des variants actuels et des autres mutations susceptibles de se développer dans les prochains mois et les prochaines semaines. Moderna mise sur un vaccin à trois doses pour une plus grandes efficacité contre les variants. En parallèle, la société de biotechnologie américaine basée à Cambridge est en train de mener des essais cliniques pour évaluer l’efficacité d’une dose qui renferme une protéine ciblant le variant sud-africain du virus. Les pistes sont également nombreuses concernant la deuxième dose. En effet, l’utilisation d’un autre vaccin pour la seconde dose pourrait augmenter le taux d’efficacité contre le virus.

Quel schéma vaccinal pour contrecarrer les variants de la covid ?

Sur ce point, les réflexions vont bon train. En France, le délai entre la première et la deuxième dose est en général de 3 ou 4 semaines. La stratégie de vaccination peut varier selon les pays et les vaccins. Pour la suite, beaucoup d’interrogations demeurent. La vaccination saisonnière, déjà généralisée pour la grippe, n’est pas à exclure. Certains chercheurs et organismes de santé parient sur une vaccination tous les 2 ou 3 ans. Naturellement, il est encore trop tôt pour définir une stratégie claire car celle-ci dépendra de plusieurs facteurs, notamment de la propagation du virus, de son comportement face aux vaccins et des nouvelles mutations.

Une autre lueur d’espoir enthousiasme avec modération la communauté scientifique : la fabrication d’un vaccin universel contre la covid. Un vaccin qui serait efficace contre tous les variants. Une société française (Osivax) travaille actuellement dans cette direction avec une protéine nucléocapside. D’autres projets intéressants comme un spray nasal sont en cours d’étude, et pourraient arriver sur le marché courant 2022.